C'est l'utilisation des aiguilles traditionnelles afin d'agir de manière précise sur des points d'acupuncture.

L'utilisation d'une analogie avec la géopolitique vous aidera à mieux comprendre cette pratique !

Ces aiguilles sont très fines, sous emballage stérile et à utilisation unique. Elles sont en acier chirurgical et souvent apprêter de façon à ne présenter aucune aspérité de surface, aussi elles sont quasiment indolores... (à savoir que la sensation de puncture est plus "étrange" que douloureuse...). Il en existe de toute taille et forme différentes. Ma préférence va vers les aiguilles chinoises traditionnelles qui possèdent un manche en cuivre et se termine par une petite boucle.

Comment ça fonctionne ?

Elles agissent en interaction avec le point d'acupuncture que le diagnostic aura défini comme intéressant dans le principe de traitement. Un point d'acupuncture va activer ses fonctions particulières, selon sa géolocalisation sur son méridien et mettre au profit du corps ses ressources naturelles, tout comme une ville, le long d'un fleuve, le ferait pour son pays. Ensuite en associant les points entre eux, on met en synergie les ressources cumulées, assurant la finesse des résultats souhaités. Si le pays manque de denrées, l'état doit augmenter sa politique agricole et mobiliser toutes les ressources nécessaires : culture, stockage, transport... Il va donc demander stratégiquement à ses "villes ressources" de fournir les efforts utiles afin que le pays ne sombre pas dans la famine ! Des villes ressources, comme nous le savons, ont chacune une spécialité, une tradition, un bagage culturel et social... Et bien il en est de même pour nos points sur nos méridiens. Ces méridiens sont comme les grands fleuves ou axes de communication de notre corps/pays !
C'est donc en activant ces ressources que le corps en tire parti pour "réformer" les désordres internes en redistribuant les budgets au sang, aux fluides et au Qi, à l'instar du P.I.B. d'un pays dédié à ses administrateurs ! (on constate ici l'empreinte du confucianisme, philosophie pragmatique qui met en avant l'ordre, le respect des traditions et la discipline !)

Pour comprendre ou le praticien doit poser ses points d'acupuncture, il lui est indispensable de bien comprendre le terrain où il se trouve : le patient/pays ! Aussi il n'y a pas de bon traitement s'il n'y a pas de bon diagnostic ! Cette technique permet donc de traiter des désordres profonds qui atteignent la globalité de nos fonctions biologiques. Si une des villes ressources ne fait pas son travail, c'est toutes les autres qui s'en trouvent atteintes indirectement et le chaos peut s'installer dans tout le pays et pire, si le gouvernement n'agit pas !... On pourra œuvrer donc, soit pour soutenir les villes ressources, soit aider le gouvernement à régler la crise !

Mais l'utilisation des aiguilles dans un but de traitement "symptomatique" existe aussi et il sera parfois judicieux que le praticien procède à cette méthode quand une personne présente des signes gênants qui dissimulent les causes plus profondes. La souffrance fait partie du critère de traitement de ce type, et la méthode des aiguilles est l'outil approprié dans la majeur partie de ces cas, comme en atteste de nombreuses études sur le traitement de la douleur par l'acupuncture. (Une simple recherche sur internet vous apportera une pléthore d'articles à ce sujet).

La moxibustion, ce nom barbare désigne l'héritage de l'antique, voir préhistorique, "cautérisation" par le feu.

En effet très tôt, l'utilisation du feu par l'homme a fasciné par les possibilités qu'il offrait. En qualité de soin, le feu a eu la particularité de pouvoir souder, fermer, cautériser des plaies graves qui auparavant entraînaient systématiquement la mort.

Nous sommes très loin de cette utilisation drastique du feu car depuis, l'homme en a maîtrisé tous les aspects et au fil des siècles, la "combustion" a évolué à nos côtés.
En se conformant à la médecine naturaliste qui de par nature est "allopathique" (elle traite par les contraires), les peuples antiques ont bien remarqué que la chaleur dégagée par le feu était le meilleur remède au froid ! Puis comme le diagnostic chinois est posé en termes de climats, il apparaît souvent ce caractère thermique dans des pathologies. Il est donc évident que pour chasser le froid du corps il faille employer de la chaleur ! C'est là que furent créés les moxas.

Qu'est qu'un Moxa ?

C'est une sorte de gros cigare composé d'un bourrage compressé de "velours d'armoise". L'armoise (Artemisia Vulgaris) est une plante annuelle connue sur presque tous les continents de l'hémisphère nord. Ses feuilles inférieures possèdent une face interne duveteuse et claire. La transformation de ces feuilles par séchage, broyage et peignage permet d'obtenir du "velours d'armoise". Le tout est roulé dans plusieurs feuilles de papier de riz (traditionnellement) afin de formé un rouleau compact.
En allumant une extrémité de ce rouleau, une chaleur spécifique, proche des 700°, se dégage de la combustion.

Comment ça s'utilise ?

En approchant l'extrémité ignée du rouleau proche des points d'acupuncture, comme avec les aiguilles, cela va activer les fonctions inhérentes à ces points, mais avec la caractéristique d'y apporter de la chaleur et non pas une puncture. Cette chaleur va agir sur le point et/ou le méridien correspondant afin d'en chasser le froid. Imaginez qu'une de nos villes ressources voit son port commercial pris par les glaces en hiver... Le transport des marchandises est fortement affecté, la ville est isolée, n'envoie ni ne reçoit de denrées... Il faut absolument que la glace disparaisse pour relancer l'activité. Fort heureusement, cette situation est fréquente en hiver pour cette ville et toutes les dispositions nécessaires ont été prises avant que cela n'arrive. Le printemps annoncera le dégel et tout rentrera dans l'ordre !
Il en est de même pour notre organisme, il est fréquent et plutôt normal d'avoir froid en hiver. Mais sous certaines conditions, il peut y avoir un dérèglement climatique, on peut attraper un rhume en été et c'est là que peut intervenir la moxibustion. L'action sera comme si notre ville venait être délivrée d'un givre anormal par un procédé thermique qui va fondre rapidement la glace et délivrer le port...

Une autre utilisation du "velours d'armoise" consiste à confectionner des petits cônes que l'on fait brûler directement au-dessus d'un point d'acupuncture, non sans avoir préalablement confectionné un intercalaire avec divers ingrédients : tranche de gingembre, d'ail, de racines ou de gros sel par exemple... (non, ce n'est pas de la sorcellerie !!)