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Les exercices de santé (Qi Gong)
22 janvier 2016
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Nous avons tous vu cette image de personnes dans des parcs en ville qui font des gestes lents et harmonieux, n’est-ce pas ? Vous me dites Tai Ji Quan ? Ce n’est pas faux ! Mais il y a aussi ce que l’on appelle le Qi Gong, dont voici quelques explications avec mes mots.

Le Qi Gong peut se traduire par « exercices de santé », c’est une sorte de gymnastique qui associe au mouvement physique la notion de mouvement énergétique. C’est une des plus importantes branche de la Médecine Traditionnelle Chinoise car d’une grande valeur prophylactique (en prévention des maladies) et permettant de se préserver d'un vieillissement dégénératif.  L’apprentissage des mouvements s’accompagne par la maîtrise de sa respiration (captage du Qi de l’air) ainsi que la prise de conscience de son propre corps, ce qui favorise l’absorption et la circulation du sang et des énergies dans nos vaisseaux et nos tissus. C’est aussi une forme de médiation active, notre esprit se nourrissant de Qi également, qui va participer à notre équilibre émotionnel.
Cette discipline teintée de taoïsme utilise les grandes notions fondamentales basées sur les théories du « Yin-Yang » et des « cinq mouvements (Wu Xing) » propres à la culture et la philosophie chinoise. Comme le corps et l’énergie sont liés, une harmonie est indispensable pour garder la forme et vivre longtemps ! Car « quand le Yin croît, le Yang décroît », et inversement… Pensez au pédalier d’un vélo ! Pour simplifier, le fait de bouger alternativement les parties opposées du corps permet de les « re-centrer/re-axer » par l’équivalence des forces : le vélo peut avancer en équilibre malgré l’alternance de pousser/relâcher/droite/gauche, aussi les pédales ne s’éloignent, ni se rapprochent du centre du pédalier, il y a bien un équilibre structurel et énergétique.

Il est dit que le Qi Gong, de par sa puissance d’action et dans certains cas, peut se substituer à tous les autres traitements (aiguilles, pharmacopée…).

Ces exercices ont donc pour but de maintenir le corps et l’esprit en bonne santé, assurant ainsi une saine longévité. De tout temps les humains ont su trouver des techniques, gymnastiques ou autres mouvements corporels pour se sentir plus résistants et en harmonie avec leur environnement, en Chine tout comme ailleurs ! Marcher et courir furent les moyens essentiels de survie pour l’Homme des origines, car être en mouvement prévaut sur l’immobilisme, qui lui, est mortel. Le Qi Gong n’est pas un « art martial » comme certains pourraient le croire, mais il existe une pratique martiale très proche : le « Ba Gua Quan » (la boxe des huit trigrammes 1) qui se pratique selon des concepts équivalents et des mouvements assez similaires, mais dans un autre but, à mi-chemin avec le célèbre Kung Fu.

Ces mouvements vont donc jouer le rôle de mise en circulation de tous les fluides à l’intérieur du récipient que nous sommes, d’activer et d’entretenir la mécanique structurelle de notre charpente articulée en jouant sur les « 5 orients » de notre corps dans l’espace : haut, bas, droite, gauche et centre. La notion de centre, très présente dans la culture et la philosophie chinoise, détermine le fait que toute chose semble relative à un centre/axe (héliocentrisme 2) : « La roue permet au char d’avancer, mais c’est de son vide médian  que dépend sa rotation 3 ...» (Lao Tseu), tout le reste, tangible, tourne autour comme nos planètes sur elles-mêmes et autour du soleil, et les systèmes solaires autour du centre des galaxies… Pratiquer ces mouvements est donc une mise en relation harmonieuse avec les mouvements mêmes de l’univers car comment pourrait-il ne pas influencer notre organisme qui lui est si semblable !

Autre analogie de l’importance du mouvement : « les eaux stagnantes se chargent d’impuretés et s’épaississent tandis que les eaux d’une rivière courante toujours se clarifient… »


 

1 Trigrammes : fera l’objet d’un article prochainement !
2  À ce propos, les Chinois comme beaucoup d’autres cultures humaines ont développé ce que l’on nomme l’ « anthropocentrisme », c’est-à-dire le fait de croire qu’au sein de sa propre civilisation nous soyons au centre de toutes les autres environnantes ! Cette notion semble essentielle voir indispensable à toute communauté pour y fonder sa propre valeur, sa technicité et sa culture… tout comme un minimum d’égo est indispensable à l’Être humain pour se construire et s’identifier parmi ses congénères !
3 On peut considérer selon les lois universelles que le centre de rotation ou de gravité d’un objet se réduit à l’imperceptible infiniment petit, car continuellement au centre du centre, etc… cette notion de « vide » se traduit alors par l’existence d’une fonction au-delà de son existence ou aspect matériel. L’axe d’une roue, bien que matériel, réduit à sa plus petite fraction n’est qu’une ligne imaginaire dans l’espace entourée de matière et qui assure pourtant le rôle principale dans une fonction donnée : tout en étant infime, elle est cependant le tout !

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